Témoignages : « Elles ont choisi de se former au métier au couteau »
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Morgane et Sandrine exercent depuis peu ce que l’on appelle, les métiers au couteau. Elles ont été formées chez Servagroupe et racontent pourquoi elles ont choisi cette voie.
Morgane et Sandrine exercent un métier au couteau qu’elles ont appris chez Servagroupe, et spécialisée dans l’intérim agroalimentaire et généraliste. Elles racontent ce choix de travailler des produits comme le poisson, le bœuf et le porc.
Du métier de factrice à la poissonnerie Morgane Poulcallec, 36 ans, est Plérinaise. Elle a toujours aimé la mer. Plus jeune, elle voulait devenir marin pêcheur. « C’était il y a un peu plus de quinze ans. Le monde de la pêche n’était pas aussi ouvert qu’aujourd’hui aux femmes. Elles n’étaient pas trop acceptées sur les bateaux », remarque-t-elle.
Elle obtient quand même son CAP, mais bifurque vers un tout autre métier : factrice.
« Je l’ai exercé pendant douze ans. Ce métier a aussi changé. Je ne m’y plaisais plus. »
Une opportunité se présente quand elle voit l’annonce de Servagroupe, sur un site de recherche d’emploi, sur Internet. Elle se présente. Servagroupe la rappelle au vu de sa « motivation »,
» J’ai tout appis »
« Je n’y connaissais rien à la découpe de poisson, avoue Morgane. J’ai tout appris. Filets, darnes, pavés. Préparer un poisson, c’est avec du bon matériel. Le couteau doit être affûté comme il faut. On ne peut pas déchirer le poisson. La chair est fine et fragile. C’est comme un bricoleur, s’il n’a pas les bons outils, il ne fait pas du bon boulot ! Le couteau c’est mon outil de travail. »
Deux mois de formation plus tard, Morgane est embauchée dans une grande surface, à Plérin. Elle a appris une technique, mais sait qu’au fur et à mesure, elle trouvera la sienne. « Je suis polyvalente à la poissonnerie. » Accueil du client, préparation du poisson, mise en place… « C’est un boulot physique. Il faut être dynamique et rester calme. Oui, ça me plaît. Parce qu’aujourd’hui, je sais aussi conclure une vente de A à Z !»
Elle est allée signer son CDI comme employée de marée, le lundi 23 mai. « Et ça, c’est top ! »
« On m’a donné ma chance avec cette formation » Sandrine Chauveheid, 44 ans, vit à Ruca. Ancienne aide-soignante en Ehpad, elle dit avoir changé de voie parce que ce métier ne lui « convenait » plus. « Je trouve qu’on accorde plus assez de temps aux anciens », regrette-t-elle.
Elle passe son CAP à 40 ans, pour aller dans le domaine de la charcuterie-boucherie. « J’étais fière. » C’est décidé, elle suivra cette voie. Mais il lui faut une formation. « Servagroupe m’a donné ma chance en me proposant cette formation de métier au couteau apprécie-t-elle. Elle fera la pratique dans une entreprise agroalimentaire, pendant cinq semaines. « Minutieux, concentré et calme, c’est tout » « Travailler en condition de l’entreprise, c’est quand même mieux. On se rend compte si on veut continuer ou pas, »
Depuis mi-avril, elle travaille en intérim, comme pareuse. « J’aime ce que je fais parce que je connais la technique. Et puis, on tourne toutes les trente minutes sur la chaîne. Cela évite la monotonie. » Sandrine espère bien évoluer dans l’entreprise. « Dans les métiers au couteau, homme ou femme, c’est pareil ! Il faut être minutieux, concentré et calme. C’est tout. »
Écouter et apprendre les bons gestes
Nathalie Nicolas, 56 ans, vit à Ploufragan. « En fait, c’est quand j’ai accompagné un ami à une formation, chez Servagroupe, que je me suis renseignée.» Après réflexion, elle tente sa chance. Sa formation dure deux mois « intenses. La théorie n’est pas compliquée, la pratique est plus difficile mais on y arrive ». Nathalie aime apprendre et aime le contact humain. « C’est comme ça qu’on vient au travail avec entrain. »
Elle a déjà exercé un métier au couteau, en boyauderie, dans une entreprise agroalimentaire, il y a plus de dix ans. « Il n’y avait pas les formations qu’on a aujourd’hui. Mais au bout d’une semaine, j’arrivais à me débrouiller. » Un métier dangereux ? « Non ! Pas plus qu’un autre. Homme ou femme, si on apprend les bons gestes, si on écoute bien le formateur, on apprend aussi les produits qu’on travaille, on arrive à faire tous les gestes en sécurité, et on devient de plus en plus agile. Il faut être concentré, mais comme dans beaucoup de métiers, non ? »
Quand elle pense à son métier, elle se sent utile. « La viande que les gens trouvent ensuite dans les rayons des grandes surfaces, c’est un peu grâce à moi. On travaille la viande comme si c’était pour nous. »
Nathalie conseille : « Avant de refuser une formation, essayez et ensuite vous verrez ! C’est comme en cuisine quand un gamin dit que ce n’est pas bon. Il faut peut-être goûter avant, non ? » Et assure : « Il n’y a pas de sous métier… »
Article écrit par Sonia Tremblais du Ouest France, août 2022.